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Après le cyclone, « on évalue les pertes » agricoles à la Réunion

À la Réunion, le cyclone Garance a ravagé l'agriculture de l'île.

Sur l’île de l’océan Indien, le cyclone Garance a ravagé l’agriculture réunionnaise. Les organisations professionnelles demandent des indemnisations et le gouvernement promet des avances.

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« J’ai perdu 80 % de ma production en hors-sol. » L’exploitation de Stéphane Sarnon, maraîcher et cultivateur de cannes à sucre sur l’île de la Réunion, n’a pas échappé au passage du cyclone Garance entre le vendredi 28 février et le samedi 1er mars 2025. Le président de la FDSEA a perdu la majeure partie de sa production de tomates, tandis que ses cultures de plein champ ont elles aussi subi « beaucoup de dégâts ».

Les quelque 6 250 exploitations de l’île ont subi de plein fouet les vents à plus de 200 km/h et des cumuls de précipitations supérieures à 400 mm en 24 heures. Cinq personnes sont décédées à la suite du passage du cyclone. Sébastien Windsor, le président du réseau des chambres d’agriculture, s’est rendu sur place au début de mars. Toitures de bâtiments arrachées par le vent, élevages de volailles décimés, coupures d’eau et d’électricité dangereux pour les animaux survivants… L’élevage n’est pas épargné, alerte Chambre d’agriculture France.

« Les surfaces en cannes sont ravagées, […] les plantations de bananes sont littéralement pliées […] et les cultures sous serre sont une nouvelle fois détruites », estime Chambre d’agriculture France. Pire, la production de litchis sera « durablement impactée », prévoit le réseau consulaire. « Les arbres gravement endommagés condamnent la production laissant les producteurs sans revenu pour au moins cinq années. »

Des avances pour les agriculteurs

Présent sur l’île jeudi 6 et vendredi 7 mars, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé des « avances pour les agriculteurs afin d’éviter les trous dans la trésorerie ». L’état de catastrophe naturelle a été reconnu samedi et devrait permettre de débloquer des indemnisations. Désormais, « on est en train d’évaluer les pertes », explique au téléphone Stéphane Sarnon, qui partagera le montant des dégâts au gouvernement vendredi 14 mars.

Chambre d’agriculture France constate « un besoin urgent de soutien aux agriculteurs impactés », alors que les aides sont « trop tardives » et « trop souvent partielles ». En atteste le retard du versement de certaines aides liées au cyclone Belal, intervenu en janvier 2024, soit « il y a déjà plus d’un an ! », accuse Chambre d’agriculture France.

Comme le réseau consulaire qui demande un « soutien logistique et financier pour remettre les parcelles et les infrastructures en état », la FNSEA réclame un fonds d’urgence dans un communiqué de presse du 5 mars. « La brutalité du cyclone Garance met en lumière l’extrême vulnérabilité des exploitations agricoles face aux aléas climatiques », note le syndicat.

« Les dégâts matériels sont considérables, surtout dans le nord, l’est et l’ouest de l’île. Certaines exploitations sont totalement détruites. Tous les principaux secteurs sont touchés : fruits, canne à sucre, maraîchage… Les cheptels sont stressés et en difficulté », assurent Guibert Boulanger et Laurent Boulanger, représentants locaux de la Coordination rurale.

D’après le sixième rapport du Giec, l’intensité des cyclones, ainsi que leurs pluies risquent de s’accentuer durant les prochaines décennies sous l’effet du changement climatique, indique Météo-France. « Même si nous étions classés en calamités agricoles, le dispositif lui-même n’est plus adapté à la situation. D’autant plus que beaucoup d’agriculteurs et d’agricultrices n’ont pas accès à ces aides pour diverses raisons de justificatifs à montrer. On a besoin de simplification », appelait sur la chaîne locale Réunion la 1re, le président de la chambre d’agriculture de la Réunion, Olivier Fontaine (FDSEA).

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